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 [Libre] Freakshow

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Caleb Turner
Caleb Turner
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MessageSujet: [Libre] Freakshow [Libre] Freakshow EmptyMer 27 Mar - 9:13
Il allait se faire tuer. Par le Professeur Xavier ou par ce type, là, qui s'approchait de lui d'un air menaçant. L'un ou l'autre. Son cœur battait un rythme violent contre sa gorge nouée, son estomac broyé sous l'angoisse qui l'assaillait soudain. Il recula d'un pas, leva en l'air des mains apaisantes, son regard suppliant accroché à celui de l'homme qui marchait vers lui. Caleb regrettait présentement chacune des décisions qui l'avait mené ici. Chacune. Quel con...


New York avait été enrobée d'un léger voile de pluie, bruine d'automne qui en annonçait les couleurs. Central Park s'était déserté soudain. Ses recoins les plus isolés avaient été baignés d'un silence unique, de ceux qui naissent dans le sillage du mauvais temps, calme et humide, comblé par quelques chants d'oiseaux que la météo n'avait pas repoussés. L'atmosphère avait été spéciale. Unique. Le jeune homme s'était trouvé seul au cœur de la mégalopole, les gouttes d'eau ayant depuis quelques instants déjà déserté son corps et ses vêtements, évaporées. La scène avait été splendide, et il n'avait aucunement regretté sa décision de venir seul en ces lieux.

Découvrant non loin de ses pieds une flaque paisible, Caleb avait ressenti comme un picotement dans le bout de ses doigts. Une envie. Une pulsion. Un désir de s'amuser avec le gène dont il s'était trouvé affublé, de poser son empreinte dans une nature qui serait seule spectatrice de ce don si étrange.



« T'es quoi, t'es l'un de ces monstres c'est ça ? »

L'angoisse progressivement se muait en peur, distillant un froid glaçant dans ses veines. Le garçon secoua bêtement la tête, comme si cela pouvait fonctionner, comme si cela pouvait le sauver. Comme si ce type allait le croire.

La distance entre eux s'était réduite à un rien, à un ou deux pas, à une foulée que son interlocuteur franchirait sans effort. Un instant. Une seconde. Leurs regards s'entremêlèrent, océan contre terre, terreur contre colère.



Le gant noir ôté, les doigts avaient frôlé la surface de l'eau endormie. Il s'était accroupi pour observer le spectacle, fasciné par les bulles qui immédiatement s'étaient élevées des profondeurs de la flaque. Ondulation, frémissement, le liquide s'était agité en un sursaut qui lui avait tiré un bref rire d'enfant. Ça faisait du bien, parfois, de ne pas simplement se craindre, de pouvoir laisser libre court au pouvoir qui sommeillait en lui.

« Hé mais il fait quoi le mec là-bas ?
- Qui ?
- Gars fais pas chier, t'arrêtes pas en plein jogg' ! C'est quoi ton problème ?
- Ta gueule, téma le mec là ! Regarde la flaque ! »

Caleb s'était éloigné de la petite étendue d'eau comme si elle avait contenu la peste, ses yeux rivés sur les trois hommes qui le surplombaient du haut d'une butte. Nervosité. Angoisse. Il avait jeté un regard à la scène du crime, plein d'un espoir naïf. Vain. Le liquide ne s'était pas magiquement apaisé à son départ, n'avait pas retrouvé son état initial, ne lui avait donné aucune crédibilité. Il avait été bouillonnant encore, agité de dizaines de bulles qui sans cesse brisaient sa surface.

« Putain les gars c'est un mutant !
- T'approche pas t'sais quoi, tu sais pas c'qu'il peut faire.
- Oh allez fais pas ton crevard, t'es curieux aussi nan ? Puis au pire on appellera la police ! »

Sa respiration s'était coincée dans sa poitrine. Il avait fixé l'homme qui s'avançait sans bouger, sans oser fuir, observant le sourire narquois et le regard trop confiant qu'il lui adressait.




« 'Tain mais vous êtes vraiment des tafioles les gars, c'est un putain de môme. Hein ? »

Le vocabulaire du type ne l'inspirait pas plus que sa posture. Il était de ce genre d'homme abonné à la salle de musculation qui se pavanait en bombant le torse et en roulant des épaules, conscient que sa stature était impressionnante, conscient d'être fort. L'idée de se trouver face à un mutant ne le dissuadait pas plus que cela d'abandonner son jeu d'ego. Au contraire.

Une main ferme s'abattit sur l'épaule de Caleb, qui retint à grand peine un sursaut. L'inconnu se pencha sur lui avec un sourire goguenard, certain sans doute qu'il pourrait faire ce qu'il souhaitait à ce gosse. Et il avait raison. Ce n'était peut-être pas de la colère finalement qui dégoulinait de son regard, mais un plaisir malsain, né du pouvoir qu'il était certain de détenir.

« Salut toi... C'est quoi ton pouvoir à toi ? Tu faisais quoi à l'eau ? »

Le garçon se contenta du silence pour répondre, suivant du regard les silhouettes approchantes des compagnons de son interlocuteur. Son cœur battait trop vite. Sa gorge était nouée. Il se sentait piégé. Pire, il l'était.

« Bon allez, fais pas chier, réponds là ! »

Ses lèvres s'entrouvrirent, se refermèrent, il adressa une expression angoissée à cet homme qui s'imposait dans sa journée. Rien de grave ne se passait encore, pourtant planait dans l'air une menace silencieuse, un murmure dangereux. Il sentait le précipice auprès duquel il marchait, balancé par les vents. La situation pouvait basculer à tout instant.

« Je la touchais. »

Eclats de rires. L'espace d'un instant, Caleb supposa que sa réponse était la bonne, que les divertir avait réussi à apaiser la tension opaque qui l'étouffait. La pression sur son épaule s'accrut cependant rapidement, jusqu'à frôler la douleur, jusqu'à ce que l'inconfort le pousse à s'agiter sous la poigne de fer.

« Je te l'accorde, t'es un rigolo. Mais allez, réponds. »

Le silence ne dura qu'une seconde.

« Maintenant. »

L’œsophage du garçon s'était entièrement fermé. Il se crispa, son visage froncé par le souci, et ses yeux pénétrèrent ceux des trois compères. Son cerveau, lui, s'activait désespérément en quête d'une porte de sortie.

« Je fais bouillir l'eau. »

C'était une manière bien terne de décrire son pouvoir, aussi espérait-il que cela n'intéresserait pas ses vis-à-vis, qu'ils se détourneraient de la bête de foire car trop peu sensationnelle. Peine perdue. La main sur son épaule ne s'éloigna pas, les yeux ne le quittèrent pas, et les trois comparses entreprirent de discuter de lui comme s'il n'était pas là, enthousiasme gorgé de pouvoir et amusement né d'une supériorité chimérique. Dans la peur se distillait un brin de colère.

« Je peux y aller maintenant ? », s'enquit-il finalement, impatient de quitter cet endroit.

Rires. L'hilarité était vicieuse, presque sadique.

« Non. »

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Jupiter Nolan
Jupiter Nolan
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MessageSujet: Re: [Libre] Freakshow [Libre] Freakshow EmptyMer 3 Avr - 1:42

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New-York me manquait... Mon appartement me manquait, et j'avouais même avec honte regretter la richesse de mes parents. Alors certes, la vie à l'internat n'était pas trop mal. Encerclé ainsi de personnes bienfaisantes, il ne pouvait en être autrement. Mais voilà. New-York était quand même MA ville. Central Park et ses animaux me manquait. Les Starbucks aux quatre coins de rue m'appelaient. Les gentils touristes du centre-ville, les célébrités de Broadway, les super méga restaurants... Tous ça, c'est ce que je ne pouvais me permettre dans l'enceinte de l'institut. Alors voilà, il arriva un jour où le regret prit le pas sur la peur d'être agresser. Après tout, nous n'étions pas enfermés là-bas. Ils nous le répétaient à longueur de temps... Je m'étais caché là-bas, espérant que les gens m'efface de leur mémoire. Espérant pouvoir un jour retrouver la gaieté avec laquelle je me promenais autrefois dans les rues goudronnée...

Probablement aurais-je du demander à l'un de mes camarades de m'accompagner. Oui, c'était une idée complétement conne après tout ! Pour quoi finalement ? Aller boire un de mes si lointain green tea latte ? Discuter avec les artistes de Central Park ? Retrouver mes louves favorites au diabolique zoo ? Aider les passants à trouver leur chemin ? Bah tous ça en fait... New-York c'était ma maison. Mon terrain de jeu. Je pouvais pas m'ennuyer là-bas ! Alors pourquoi avait-il fallu une seule sortie pour me rappeler à quel point ma condition de mutant était vraiment de la merde ? Attention Jupiter ! Un gros trigger warning rien que pour toi. Et tu pouvais tout simplement pas reculer face à ça. Tu venais d'assister à la scène mon grand, tu étais définitivement un acteur -passif ou non-... Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je devais me retrouvez nez-à-nez avec ce pauvre mutant de l'institut, en proie à ces gros salauds, le jour même où je décidais enfin de vaincre ma peur ?

Les larmes m'étaient presque instinctivement montée aux yeux, tandis que je restais statique, en retrait, à observer le garçon se faire malmener... J'étais resté bien trop longtemps inerte à mon goût. La peur à l'idée de prendre part à ce conflit me rongeait la cervelle. Je sentais à la fois la colère et le sadisme de ces enfoirés et la peur insupportable de leur victime. J'aurais aimé n'avoir rien vu. C'était certainement énormément égoïste, mais j'aurais aimé être autre part en ce moment... Trop tard. Je ne pouvais tout simplement plus faire marche arrière. Les remords seraient bien trop grands. Plus meurtriers encore que les possibles coups de ces hommes... Alors je m'avançais finalement. Retenant mes larmes, et jouant ma plus belle carte d'acteur sur table. C'était ainsi que j'avais toujours procédé. Il suffisait de se persuader d'être au théâtre. Que ma santé et celle de ce gamin n'étaient pas en jeu...

« Tim ! » Commençais-je afin d'attirer l'attention sur moi.

Leur regard s'était évidemment tourné. Je sentis immédiatement un poids énorme sur mes épaules... Des sueurs froides me coulèrent le long de la nuque et ma gorge se noua. Mais le jeu n'était pas terminé.

« Tim putain, qu'est-ce tu fous encore là ? » Continuais-je, prenant le plus de confiance possible en m'abreuvant de la colère ambiante. « Maman et moi, on t'cherche depuis plusieurs heures maintenant ! Arrête de faire tout le temps des conneries comme ça »

Je soufflais intérieurement, évitant de lâcher toute ma peur dans une larme désespérée... Mon regard se posa ainsi bravement sur les colosses, l'air digne et mécontent.

« Excusez-le messieurs. Mon frère est un peu bizarre... Qu'est-ce qu'il a fait encore ? » Je pris un dernier instant pour réfléchir... Les idées de scénarios défilaient dans ma tête telles des fusées ! Il fallait être réactif. Prêt à tout, et surtout, convaincant.
« Ma mère a déjà appelé la police pour le retrouver. S'il vous a causé du tort, vous pourrez en profiter pour le dénoncer ! »

J'espérais de tout Coeur que le pauvre petit gars ne meurt pas d'une crise cardiaque... Qu'il comprendrait rapidement que j'étais là pour le sortir de sa merde.
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