Away from the crowd [Ft. Nova]

Date de naissance : 17/12/1999

Away from the crowd

Nova Lee

En ce début d'après-midi, la désolation avait terminé par s'abattre sur l'institut... Allen la connaissait bien évidemment. C'était une étape fatale de la journée. Une étape à laquelle il ne pouvait échapper... Il espérait pourtant chaque jour que ses pensées puissent être ne serait-ce que quelques minutes de plus perdues dans la douceur des canapés de la salle de séjour. Il fallait dire que le jeune mutant appréciait particulièrement le calme d'une bibliothèque. Certes, son engouement à l'idée de rester coincer entre ces livres et ces canapés n'égalait guère la joie qu'il avait à flâner dans l'herbe claire des jardins de l'institut. Cependant, il en restait là une activité fortement appréciable !

Seulement, ses quelques heures de fénéantisme dans la salle de séjour ne pouvait s'éterniser... C'était tous les jours la même rengaine, et Allen ne se préparait jamais à la prochaine fois... La désolation. Le chaos et la marée monstrueuse étaient toujours à l'heure afin d'empiéter sur son confort. Oui. Il était une heure de l'après-midi... C'était la dévastatrice heure de pointe !

Les étudiants de l'institut avaient pour la plupart l'habitude de quitter le réfectoire dans ces eaux-là, prêt à terminer leur digestion bien tranquillement installés sur les canapés de la grande salle. Certains n'hésitaient pas à apporter leur propre nourriture en ce lieu, partageant bruyamment avec leurs camarades insupportables... Tous les jours se déroulaient ainsi, et pourtant, Allen se retrouvait toujours piégé dans cette marée soudaine d'élèves excités ! Ce début d'après-midi ne dérogea pas à la règle... Le jeune mutant était alors couché confortablement dans un canapé lorsque le monstre déboula dans la salle. Son esprit perdu retrouva bien vite le chemin de son crâne : le bruit incessant des pas avait été un élément déclencher conséquent... Allen se leva d'un bond, envahi en quelques secondes par la masse bruyante de l'institut... Oh sûrement pourrait-il apprécier individuellement chaque personne de cet attroupement. Seulement, une fois ameutés ainsi, ils n'en devenaient qu'ombres maléfiques dans ses pensées paisibles.

Le jeune mutant esquiva avec une agilité remarquable les corps excités de ses camarades, marchant d'un pas rapide le plus loin du chaos... Ses pieds le conduisirent instinctivement vers l'extérieur. Ici, il suffoquait, et seule la présence de la Mère Nature pouvait l'apaiser face à ce genre de surprise. Haletant, le cœur battant la chamade, Allen mis les voiles vers les serres du jardin botanique, lieu le plus agréable et calme de tout l'institut... Les quelques rares élèves y mettant les pieds trouvaient généralement tous un point commun en cet attrait pour la douce solitude.

Sa course vers la tranquillité l'avait complètement lessivé, et particulièrement mentalité... Le pauvre Allen ne remarqua même pas la jeune fille déjà présente dans les serres lorsqu'il en ouvrit brusquement la porte. Cette dernière s'était violemment frappé contre le bras de la mutante, qui ne devait se trouver là que depuis un petit moment... Remarquant sa soudaine brutalité, Allen posa comme instinctivement sa main contre le bras blessé de sa camarade. Son visage était surpris et consterné à la fois, quelques feuilles de saule pleureur pendant le long de ses cheveux... Sa tête baissée en guide d'excuse exprimait toute sa maladresse.

Made by Neon Demon

Date de naissance : 12/03/1993

away from the crowd

Allen

« Dans la pénombre de mon coeur, je vis une lumière »

Allongée dans l'herbe, j'observais le ciel d'un oeil attentif. Le vent sifflant au creux de mes oreilles. Cela faisait maintenant quelques jours que l'institut m'avait recueillie, et pourtant, je n'avais encore trouvé personne qui puisse m'enlever ce vide qui s'était forgé en moi depuis que j'avais définitivement coupé le cordon. Je me sentais seule, abandonnée de toute étincelle. J'ai laissé échapper un soupir, fermant les yeux un instant, comme pour bannir de mon esprit ce qui me rattachait encore à ce que je fus...

C'est alors qu'au loin, le rire des élèves de l'institut résonna dans l'air, m'arrachant à mes plaintes intérieures. Je me relevai soudain, comme oppressée par la population qui s'amassait déjà dans le jardin. Aussi, me redressant complètement, je quittai les lieux en vitesse. Mes pas me menèrent jusque dans la serre, endroit auquel je n'avais pas réellement fait attention à mon arrivée, mais qui, d'une certaine façon, était promesse d'un paradis solitaire.

Mon regard se porta alors sur les différentes fleurs et plantes qui trônaient de part et d'autre de la serre, presque émue par le calme, et ce parfum si déroutant de liberté. Je m'attardai un instant sur un buisson de roses, que je ne pus m'empêcher d'en humer la senteur. Mes doigts effleurèrent leurs pétales avec douceur, tandis qu'à nouveau, je me me plongeais dans mes pensées. Des pensées plus pures, à propos d'un avenir nouveau dont je ne serais pas prisonnière. Un sourire s'esquissa sur mes lèvres un instant, tant et si bien que, concentrée sur mon bonheur éphémère, je ne vis pas la porte s'ouvrir violemment derrière moi, dont le contact brutal me fit perdre pieds. Étalée de tout mon long sur le sol, le crâne douloureux, les fesses en bouillie, je me redressai quelques peu. Le regard dans le vague, je ne me concentrai que sur moi même. "Qu'est-ce que c'était ça ?" Et soudain, un contact, une main sur mon bras. Je l'observais un instant, incrédule. Jamais personne n'avait posé la main sur moi hors mis ceux qui m'avaient donné la vie, c'était étrange, cette sensation de chaleur, emplie de pudeur. Une sensation nouvelle que je découvrais désormais, bien différente de la sensation que je connais lorsqu'une personne proche soudain est éprise d'un élan d'affection. Mon regard se pose alors sur le visage de l'inconnu, et je ne peux m'empêcher de m'arrêter sur les traits de son visage, il parait si calme. Une gentillesse pudique que je ne peux m'empêcher d'apprécier. Et alors j'observe sa chevelure, décorée par de multiples feuilles presque irréelles. Le sourire réapparait, comme l'arc en ciel après les pleurs du ciel. "C'est si joli."

(c) DΛNDELION

Date de naissance : 17/12/1999

Away from the crowd

Nova Lee

Ses yeux n'osaient même pas se poser sur sa camarade mutante. Allen n'était actuellement qu'embarra et idiotie... Il aurait certainement préféré ne jamais entrer en cet instant dans ses si précieuses serres. Sûrement était-il encore habitué aux corrections données par les administrateurs du cirque lorsque lui et son frère en venaient à faire des bêtises... Instinctivement, le jeune homme attendait des représailles. Qui n'en aurait pas fait de même ? Il venait d'écraser brutalement la porte d'entrée sur le mince bras d'une inconnue... La gêne de cette situation n'avait fait qu'engendrer plus de malaise : les longues feuilles de saule touchaient désormais la terre du jardin botanique... C'était ridicule. Risible et il le savait. Probablement n'était-il pas encore remis de son réveil forcé par les pas bruyant de ses camarades excités...

Un simple phrase le dérouta cependant rapidement. La voix de son interlocutrice était calme, emplie d'une certaine compassion à laquelle il ne s'attendait pas. Allen s'était permis l'histoire de quelques secondes de lever le regard vers cette drôle d'inconnu... Que venait-elle de lui dire ? Venait-elle réellement de s'extasier devant l'image pathétique qu'elle avait face à elle ? Le jeune mutant ne put ainsi offrir qu'un regard surpris à son interlocutrice. Des yeux pleins d'incompréhension... Rapidement, son attention se reporta sur le bras de son interlocutrice. Probablement n'était-il pas assez fort afin de la regarder trop longuement en face.

Une mince grimace vint étirer les traits du mutant. Il ne savait pas vraiment comment le choc se présentait... D'après le ton de sa camarade, la porte ne devait pas s'être trop violemment écrasé contre sa peau. Il s'agissait pourtant là d'une situation d'inconfort extrême. Allen n'avait souhaitait qu'une seule chose : se retrouver seul, à l'abri des bruits et des gens ! Le conflit était la dernière chose à laquelle il affectait, et malgré l'apparent pacifisme de son interlocutrice, l'idée de s'excuser par il-ne-savait quelle bonne action à son encontre ne l'enchantait pas... Ce fut donc d'une petite voix qu'il répondit timidement à la jeune mutante :

« Pardon.. » Fit-il d'un ton atrocement ridicule... Franchement, Allen avait un don pour s'enfoncer plus encore dans l'embarras qu'il ne l'était déjà ! Ainsi recroquevillé dans sa culpabilité, le garçon passait véritablement pour un gamin. Il n'avait pas même fait attention au compliment que lui avait adressé la jeune fille. Une attention pourtant énorme pour le mutant qu'était Allen !

D'un geste souple, il s'exécuta à tenter de corriger l'erreur qu'il avait fait. Il était question ici de ne plus entendre parler de cette histoire avant un long moment... Seule l'envie de se reposer dictait actuellement ses mouvements... De larges pétales vinrent rapidement tapisser la paume du garçon, s'étalant sur toute sa main grande ouverte. Une fleur de taille anormalement grande. Il s'agissait en réalité là d'une plante particulièrement apprécié pour ses propriétés curatives et ses vertus relaxantes... Allen n'avait eu de cesse de l'utiliser en Russie, lorsque lui et son frère en venaient à se blesser...

« Calendula » Commença-t-il afin de désigner l'objet de ses excuses.
« Ça soigne les blessures... » Il désigna doucement du doigt le bras de son interlocutrice, prêt à lui poser délicatement la fleur afin de réparer le mal...

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Date de naissance : 12/03/1993

away from the crowd

Allen

« Dans la pénombre de mon coeur, je vis une lumière »

De ses lèvres timides, s'extirpa un pardon d'une légèreté telle qu'il me fut presque difficile de desceller. Néanmoins, mon sourire s'agrandissait, alors que dans les cheveux du garçon, les feuilles grandissaient à tel point que bientôt, elle jonchèrent le sol. Mon regard se promena le long de l'épiderme du mutant, tandis que sa paume d'une chaleur étrange, se virent recouvrir d'une multitudes de fleurs de soleil. Emerveillée, je restais coite, les lèvres entre ouvertes, je l'observais. Son visage maintenant, doux, dont l'expression coupable, presque inquiète, attendrie mon coeur. De nouveau il ouvrit la bouche, laissant échapper les propriétés de la fleur qu'il venait de faire apparaître avec une aisance qui m'avait troublée.

D'un doigté délicat, il désigna mon bras, victime de sa hâte. Je l'observais alors, à demi consciente, sentant soudain la course folle d'un frisson le long de mon échine. La curiosité probablement, de ne pas comprendre le rituel de guérison qu'il souhaitait me procurer. Mon regard dévia alors sur lui, de nouveau. Un instant, je ne sus comment répondre. Comme si les mots me manquaient. Rencontre étrange, quelques peu hasardeuse dont la finalité était en suspens. Et moi, incapable de prononcer le moindre mot, alors que j'avais ici, l'occasion de converser avec autrui. De ma main, j'ai parcouru mon bras, lentement, remontant ma manche, comme un signe muet d'acceptation. Dévoilant une rougeur légère, représentation de la chaleur d'une morsure invisible, dévorant ma peau.

Me rendant soudainement compte de mon propre inconfort, j'ai froncé les sourcils, tournant mes yeux bleus électriques vers le mutant, qui, d'abord hésitant, entreprit de poser sa paume sur mon échine. Une chaleur, étrange, presque réconfortante, parcourue alors mon bras, tandis que doucereusement, il caressa mon mal. Lentement, il l'effleurait, comme si j'avais été la créature la plus délicate de l'univers. Puis soudain la rougeur se fit moins dense, retrouva bientôt sa pâleur habituelle, ne laissant plus aucune trace, comme si.... comme s'il ne s'était jamais rien produit. Je laissais échapper de mes lèvres un soupir de surprise, mélangé à l'excitation. Une main sur le bras, je me redressai sur les genoux, à hauteur égal du garçon. "Tu es extraordinaire ! Un pouvoir comme le tien... Ce serait...." Je me tue. La fin de ma phrase s'évaporant dans l'air. J'aurai aimé lui dire à quel point l'humanité aurait à gagné avec un être tel que lui, mais je me souvenais aussi, de cette chasse à la sorcière dont nous étions l'ennemi, nous, pauvres mutants. Un sourire crispé se dessina sur mes lèvres, et du bout des doigts, j'effleurais presque les plantes qui parcouraient le garçon. Avec pudeur, je l'observais. "C'est ton pouvoir aussi ?"

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Date de naissance : 17/12/1999

Away from the crowd

Nova Lee

Tant d'inconfort... Tant d'inconfort... Tant d'inconfort... C'en était véritablement insupportable ! Voilà que Allen se proposait chevalier salvateur maintenant. Non mais franchement, ce n'était pas ainsi qu'il avait conçu sa journée de pause... Le pauvre mutant tâchait de rester très doux avec sa camarade, n'opérant aucun geste brusque qui pourrait lui valoir de plus gênantes remarques. Quelques petits coups d'oeil aux alentours lui rappela qu'ils étaient seuls dans la serre. Certes, les choses auraient pu être pires, seulement il ne doutait pas être observé d'une toute autre façon par son entourage... Mère Nature le guettait. Oh il sentait très bien le regard jugeant de ces tulipes sur son supposé rôle éphémère de médecin -ou peut-être était-ce sa paranoïa ?-.

Comme prévue, la blessure avait peu à peu disparu... Allen s'était permis de jeter un dernier coup d'œil vers les fleurs proches. Mais qu'allaient-elles penser de lui, à se donner en spectacle ainsi ? La honte le submergeait à chacune de ses caresses sur le bras de son interlocutrice, rougissant ses joues d'une teinte coquelicot. Quelques pivoines n'hésitèrent pas à se loger sur son front, ajoutant toujours plus à cette scène bien trop théâtrale à son goût. Ce fut finalement lorsque le jeune mutant termina son travail que sa camarade reprit la parole. Allen échangea un bref regard avec elle avant de baisser une fois de plus les yeux vers la terre sèche -qui semblait bien évidemment bien plus aisé à aborder qu'un réel être humain...-.

La jeune fille devait avoir sérieusement été époustouflée par ses aptitudes pour le gratifier d'autant de compliments. C'était plutôt une nouveauté pour l'être purement associable qu'était Allen. Généralement, le public du Balshoï Tsirk ne l'acclamait que de rires stupides ou de cries d'enfants horrifiés. De biens douloureux cadeaux pour ce pouvoir si cher au jeune mutant... Ses yeux croisèrent une fois de plus le regard de la gamine, un mince sourire éclaircissant son visage rouge de honte.

« Tu as un pouvoir supers aussi... » Lâcha-t-il bêtement, comme pour répondre du tac au tac au compliment de son interlocutrice... Bien évidemment, Allen n'avait véritablement aucune idée de son don, et ce fut bien rapidement qu'il se rendit compte de son idiotie.
« Enfin, j'imagine... » Magnifique ! Il ne manquait plus qu'il remette en question les capacités de la pauvre jeune fille. Un réel boulet.

Une main inopportune fit immédiatement reculer le mutant, observant craintif d'où provenait la sensation de ce doigt posé sur ses fleurs... Évidemment, qui pouvait en être à l'origine si ce n'était cette étrangère...

« Heu... Oui... Ça c'est aussi de moi... Mais je le fais pas vraiment exprès, et je t'avoue que c'est pas mal embarrassant... »

Mais quel homme ! Allen venait d'aligner deux phrases ! C'en était légendaire. D'ordinaire, le garçon aurait certainement fui toute conversation afin de s'asseoir au calme au milieu des plantes...

« Mais... On doit tous avoir nos embarras avec ça, j'imagine... »

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Date de naissance : 12/03/1993

away from the crowd

Allen

« Dans la pénombre de mon coeur, je vis une lumière »

Alors qu'il répondit à mes compliments qui semblèrent glisser sur lui comme s'il ne s'agissait qu'un mauvais instant à passer, je ne pus m'empêcher de me pincer les lèvres, soudainement éprise d'un sentiment de mal être, lorsqu'il me répondit machinalement au sujet de mon pouvoir, alors qu'il n'avait probablement aucune idée de ce qu'il en était. Aussi, il se rendit compte très vite de sa maladresse, et il s'empressa de rectifier le tir, comme s'il espérait qu'ainsi, je n'eu pas le temps de saisir la phrase qui l'avait précédée. "Crois moi, il n'est pas aussi poétique que le tien."

Et puis, alors que je le questionnais vis à vis des plantes qui s'abattaient le long de son corps, il recula, aussi, je baissais la main, lâchant un désolé timide, soudainement consciente que je forçais son "intimité". Il annonça alors qu'il trouvait ça plutôt embarrassant. En y réfléchissant, il était vrai que dans certaines situation, la chose pouvait être dérangeante, devant le commun des mortels, une telle aptitude ne ferait que pâlir les peaux, mortifier les coeurs, bien que rien en cette capacité ne fut signe d'une menace quelconque. "Moi je trouve que ça te donne... Une profondeur singulière." Je baissais la tête, puis me releva complètement, soudainement gênée de la proximité à laquelle nous nous parlions.

Observant les fleurs, alors qu'il parlait encore, je me perdais à nouveau dans mes pensées. Etait-il si proche de cet endroit ? Une sorte d'exutoire, promesse de tranquillité. "Et... est-ce que... enfin..." Je me raclai la gorge. "Vu ce que tu peux faire, est-ce que... les plantes te parlent ?" Je laissai échapper un rire léger. "Enfin je veux dire... je me suis toujours demandée, si... si les fleurs avaient un langage, si elles ressentaient." Je m'approchais d'un bouquet de rose auquel je souriais. "Est-ce que nous les dérangeons, en les admirant de la sorte. Ou alors, sont elles gênées lorsque nous les caressons ?"

(c) DΛNDELION

Date de naissance : 17/12/1999

Away from the crowd

Nova Lee

La peur se lisait dans ses mots. Allen n'osa pas approfondir sa connaissance de la jeune fille -du moins, de ce côté-là-. Le mutant avait parfaitement conscience de la crainte de certaines personnes pour leur don... Il devait avoir déjà eu affaire à des capacités bien trop puissantes pour de simples êtres humains. Des capacités parfois capables à leurs pleins potentiels de soulever des montagnes... Il le savait, le monde n'était pas comme lui, fasciné par les compétences que la nature lui avait offert. Il devait forcément y avoir des ratés, et la poésie n'émanait effectivement pas toujours de la nature à la manière de son propre don... Allen imagina ainsi facilement avoir face à lui la détentrice d'un pouvoir effrayant. Un pouvoir qu'il supposa trop dangereux pour l'apparente fille timide et réservée qu'était cette inconnue.

De petites pivoines supplémentaires se mirent rapidement à fleurir sur ses joues une fois les quelques mots de la mutante prononcés. Oh, il ne s'agissait plus là de gêne liée à sa maladresse. La jeune fille venait de lui offrir de magnifiques compliments. La rougeur de son visage n'était désormais signe que de flatteries, des mots qu'il n'avait jamais eu l'habitude d'entendre... Un mince sourire s'était légèrement immiscé sur ses lèvres, comme un enfant auquel on aurait annoncé une joyeuse nouvelle. Il n'osa pas vraiment répondre, se contentant d'observer ses pieds, toujours posté à l'entrée des serres... "Une profondeur singulière". Ces mots résonnaient encore dans son crâne. C'était joliment dis. Allen n'avait jamais réellement appréhendé de quelconques textes poétiques -son enfance dans le cirque ne lui ayant pas permis un accès à l'éducation-, seulement il se représenta bien aisément la poésie en ces mots que lui avait adressé son interlocutrice. Il tenta bien difficilement de prononcer un semblant de remerciement, mais l'inconnue avait dors et déjà entamer une nouvelle phrase... Allen s'était immédiatement tu, observant son avancée vers les roses proches.

« Les plantes parlent... Elles sont connectées entre elles. S'avertissent en cas de danger... Il arrive que les arbres... » Le mutant s'était arrêté net. Il parlait trop... Du moins, il supposa que recracher son encyclopédie ne serait que peu utile en cette situation... Il fallait dire que la jeune fille avait mis les pieds sur un terrain qui lui tenait particulièrement à cœur.
« Toutes n'ont pas les mêmes... Goûts. Et envie. Les... Les roses là. Elles sont très tactiles... » Continua-t-il en se mordant la lèvre, comme s'il avait une fois de plus sortie une ânerie...
« Et puis... Oui je leur parle... C'est bizarre hein. Mais j'attends pas vraiment de réponse précise ni sous forme de mots... »

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