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 Misunderstanding (ft. Ethan)

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Pénélope Reed
Pénélope Reed
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MessageSujet: Misunderstanding (ft. Ethan) Misunderstanding (ft. Ethan) EmptyJeu 28 Fév - 17:38
Misunderstanding
Ethan & Penny
Neuf heures trente du matin, le raz-de-marée des pensionnaires s’était enfin tari. Chacun avait trouvé place dans les différentes salles de cours au travers de l’institut, en salle de sport ou d’entraînement. Ca faisait deux heures que Pénélope s’activait dans tous les sens pour réveiller, veiller à ce que les douches soient prises, les petits-déjeuners avalés, les dents lavées, assurer les brossages de cheveux, les devoirs de dernières minutes, retrouver les cahiers et le tee-shirt perdus, faire taire les doutes inopinés, tranquilliser les mal lunés ou les trop excités. Les matins n’étaient jamais de tout repos et c’était toujours avec un certain soulagement que la jeune femme accueillait de nouveau le silence dans le réfectoire et la cuisine.

C’est de là, d’ailleurs que Pénélope sortit, avec une grande tasse de café à la main. Son petit-déjeuner à elle, elle ne l’avait pas encore pris. Elle déambula au travers du réfectoire et du salon, remettant le rez-de-chaussée d’aplomb, ramassant les écharpes oubliées sur le dos des chaises et les stylos tombés des sacs. Elle remontrait ensuite à mettre tout ceci dans les chambres de leur propriétaire. Parce qu’il s’agissait toujours des mêmes, qui égarait leurs affaires et la jeune femme avait fini par repérer pour la plupart, à qui appartenait quoi. Jusqu’à ce qu’elle tombe sur une pile de feuilles posées sur une petite table de l’entrée. Au vu des gribouillis et des hiéroglyphes qu’elle pouvait voir sur les différentes pages, il s’agissait sans doute des copies de physique-chimie.

Une petite moue passa sur son visage. Il était évident que ce paquet n’avait rien à faire là et qu’en tout état de cause, elle devait les rapporter au principal intéressé, Ethan McMillan. S’il y avait un professeur avec lequel elle cherchait le moins de contact possible, c’était bien lui. Ce n’est pas qu’elle ne l’appréciait pas, c’est juste qu’elle ne parvenait pas à le cerner. Elle était pourtant plutôt perspicace, en temps normal. Mais en ce qui le concernait, elle n’arrivait à rien. Il se montrait plutôt distant, voir froid avec elle et il s’agissait d’une attitude à son encontre dont elle n’avait pas spécialement l’habitude. Au mieux, elle recevait avec une certaine joie l’affection de son entourage. Au pire, on lui manifestait une indifférence sympathique. Mais pas une attitude si méfiante. Surtout qu’elle n’en comprenait pas vraiment la raison et que par ailleurs, il avait bonne réputation auprès des élèves et des autres professeurs. Alors Pénélope se sentait mal à l’aise en sa présence. Il avait même réussi à l’intimider, l’empêchant jusqu’à présent de tenter quelque chose pour désamorcer la situation.

La jeune femme jeta un coup d’œil à la pendule. À cette heure-ci, il devait être en train de jouer avec ses tubes à essai et ses béchers. Elle se décida donc à remonter en direction des bureaux, les trois, quatre fringues trouvées, sous le bras, le tas de copies serré contre elle et la tasse de café, calé dans une main. Elle déposerait ni vu, ni connu les copies dans le bureau d’Ethan et enchaînerait avec l’inspection des chambres. Arrivée devant le bureau du professeur, Pénélope actionna maladroitement la poignée de porte avec son coude, l’ouvrit avec un petit coup de hanche, s’avança vers le bureau avant d’apercevoir du coin de l’œil la silhouette d’Ethan. Et elle ne s’y attendait pas du tout. Alors elle fit un violant bon en arrière, parvint à contrôler sa tasse de café, mais lâcha les copies qui s’étalèrent à terre.
Pénélope se figea, envisageant pendant un court instant de faire demi-tour. Peut-être ne l’avait-il pas vu, après tout, non ?

« Pardon … » Elle plongea finalement à terre pour ramasser fébrilement les feuilles. « Je ne m’attendais pas à … J’aurais dû toquer à la porte. Toutes mes excuses. Je les ai trouvé dans l’entrée. Et je croyais que tu étais en cours, alors … Je voulais juste te les mettre, enfin … » Et dans sa précipitation, elle renversa la tasse de café dont le liquide s’étala sur une partie des copies. Elle lâcha un « Merde ! » paniqué, sauvant toutes les feuilles qu’elle pouvait avant de lâcher l’affaire face à cette situation catastrophique. Pénélope finit par s’asseoir par terre en soupirant, dépitée. Si elle avait des doutes concernant l’opinion qu’Ethan pouvait avoir d’elle, maintenant, elle n’en avait plus un seul.
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Ethan McMillan
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MessageSujet: Re: Misunderstanding (ft. Ethan) Misunderstanding (ft. Ethan) EmptySam 9 Mar - 21:54



Misunderstanding


Il y a quelque chose qui manque.

La sensation est diffuse, absolue, pourtant, certaine en un sens, mais Ethan, jamais, ne met le doigt dessus.

Il y a quelque chose qui manque.

Ça le creuse, ça le bouffe, ça le rend presque nostalgique tout autant que ça le vide, vide de tout, toutes ses émotions, toutes ses pensées, l'impression d'un grand blanc, d'une vérité qui jamais ne vient et qui pourtant ne se voile d'aucun mensonge en attendant.

Il y a quelque chose qui manque.

Mais Ethan a beau fouiller, Ethan a beau chercher, il ne trouve rien, ne sait rien, ne voit rien d'incohérent dans sa vie. Tout lui semble huilé, tout lui semble parfait. Pourtant, cette sensation le tiraille chacun des matins où il n'a rien à faire. Rien d'autre, du moins, que de patienter dans son bureau, à regarder par la fenêtre la vie qui défile, réviser ses prochains cours ou corriger ses copies. Aujourd'hui est un jour sans rien, un jour où son regard s'égare, s'attache aux silhouettes avant de s'en arracher pour mieux se perdre ailleurs. Il reconnaît certains visages, compte les quelques dissidents qu'il croise du coin de l’œil sans vraiment les noter, puis repart à l'assaut d'un monde qui, pour une raison qu'il ignore, le rend profondément triste, aujourd'hui.

Pourtant, le ciel est bleu, pourtant, le temps est clément, pourtant les oiseaux chantent et le soleil est encore tendre contre les peaux qui s'offrent à lui. Mais sans pouvoir se l'expliquer, Ethan a l'absolue sensation que quelque chose manque.

Un soupir quitte ses lèvres tandis qu'il détourne le regard vers l'un des trop nombreux bibelots qui encombrent ses étagères. Ici, une danseuse hawaïenne s'essaye au mouvement perpétuel. Là, une améthyste fait de l’œil aux visiteurs. Là-bas, une carte signée Colomb, qu'elle soit authentique ou non, s'offre un séjour au creux d'un cadre finement ouvragé. Un jour, lorsqu'elle sera prête, il demandera à Raeni de la dater, si elle l'accepte.

Mais pour l'heure, la demoiselle n'est ni prête, ni présente, et Ethan ne trouve rien à faire pour chasser l'impression de néant qui dévore ses entrailles à mesure que son regard épuise toutes les sources d'occupation potentielles.

Alors que tout semble perdu, que les secondes s'égrènent et avec elles, ses opportunités, la porte s'ouvre sur une chevelure blonde cent fois aperçue mais rarement croisée, fuie de toute la violence de ses réactions tant celles-ci sont intenses.

Incontrôlables, aussi.

Souffle court, bloqué dans une poitrine qui se comprime, comme saisie d'une émotion qui n'est rien, qui n'existe pas, grande absente d'un corps qui hurle pour la ressentir à nouveau, rien qu'un instant, rien qu'une fois unique, illusion.

Mâchoire serrée, de même que ses poings, l'envie de pleurer enivre ses sens au point d'en devenir irrésistible. Ambroisie du corps, esprit rebelle qui ne sait plus, ne comprend pas, ne saisit rien.

Le cœur s'arrache, le ventre se tord, les sens s'affolent et rien n'y fait, rien n'y parvient, le silence demeure dans cette enveloppe vide d'une part d'elle-même, si intense, si éprouvante, si dévorante mais surtout inexistante.

Face à lui se trouve Pénélope Reed. Face à lui se trouve un visage qui le hante sans raison aucune, jamais vu auparavant et pourtant gravé en lui comme rarement. Face à lui se trouve l'une des seules personnes auxquels il ne peut pas faire face, et l'amusement qui menaçait de poindre face à la surprise qu'il réservait à l'intrus se transforme en cet amas de sensations contraires qui se bloquent et se déchirent à l'intérieur de lui.

Alors, lorsque celle-ci sursaute, lorsque ses traits se figent et qu'elle égare sur le sol l'ensemble des feuilles qu'elle tenait dans les bras, Ethan ne fait rien d'autre que de la fixer, sans un mot, sans un bruit, arraché au présent, jeté dans un passé dont il n'a pas conscience, figé tout contre une paroi de glace qui ne dégivre jamais.

« Pardon... »


La voix est faible, hésitante, et la part rationnelle, consciente et altruiste d'Ethan s'en veut presque immédiatement. Mais c'est plus fort que lui, c'est plus terrible, presque inquisiteur et il se contente de se baisser à ses côtés, sans un mot, sans un bruit, pour l'aider à ramasser des copies qu'il reconnaît enfin comme étant les siennes. Le silence est gênant, pour elle autant que pour lui, visiblement, car les mots défilent d'entre les lèvres ourlées, et Ethan les fixe, ces lèvres, tout comme il observe son regard, le grain de sa peau, l'arrête de son nez, qu'il pourrait presque dessiner les yeux fermés tant son corps tend à les reconnaître. Les réactions précédentes se métamorphosent, quittant une chrysalide dont il ne maîtrise toujours pas la conception, s'élancent de leurs ailes aux couleurs de trouble et déversent en lui des impressions contraires aux précédentes.

Il la trouve belle, la désire presque, de ce désir innocent des doigts qui s'égarent dans les cheveux couleur de blé et qui s'oublient tout contre un début de visage. Il la trouve belle, fuit son regard pour ne pas s'y perdre, de cette sensation de reconnaissance sans aucun sens, cherchant une raison, quelque chose de tangible pour expliquer le trouble qui s'empare de lui, mais tout est sans fondement. Il la trouve belle, mais d'une manière qui ne s'explique pas, ne se comprend pas, aux égards irréalistes, aux impressions faussées et jamais confirmées.

C'est sans un mot, sans un geste, sans aucune expression qu'il la voit renverser son café, arrachant les noms, faussant les réponses, dans un dernier mot, vulgaire, qui l'arrache à sa presque torpeur.

Elle s'assoit sur le sol, désabusée, désespérée, peut être aussi, de cette maladresse pleine d'hésitations dont Ethan se serait amusé, en temps normal.

Au lieu de ça, face à elle, les mots se perdent, les expressions se figent et les impressions s'estompent.

« Ce n'est rien. Je suppose que mes élèves seront ravis de se voir gratuitement attribuer un A dans leur moyenne. »

Léger sourire, simple esquisse sur le masque qui se compose pour dissimuler la folie des émotions qui n'existent que dans le corps, sans logique, sans raison, sans passion, sans autre chose qu'un semblant de vide auquel se rattacher.

La main se tend, espère, vaine et puérile dans l'esprit qui la possède.

« Levez-vous. »

Ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal de réagir ainsi face à un visage à peine connu, tout juste croisé. Ce n'est pas normal et les hésitations, la maladresse de la jeune femme ne font que lui confirmer ces différents états de fait.

Son ton se fait plus doux, un sourire plus amène se glisse tout contre ses lèvres tandis qu'il se recompose, s'attache à retrouver un peu de lui au milieu des émotions trop sottes.

« Je vais chercher de quoi nettoyer. »


Temps d'hésitation, mélodie d'un corps dont le cœur s'est égaré en chemin, dont la mémoire est factice et qui ne comprend pas la symphonie des visages dont les traits se répètent.

« Et deux cafés. »


Peut-être est-il temps de dépasser un peu de ces incompréhensions qui figent les discussions et qui, toujours, le poussent à fuir.

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MessageSujet: Re: Misunderstanding (ft. Ethan) Misunderstanding (ft. Ethan) EmptyMar 12 Mar - 17:20
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Ethan & Penny
Les fesses par terre, les genoux relevés, sa main tenant sa tête et faisant bien attention à ne pas croiser le regard d’Ethan, Pénélope attendait la sentence. Comme un élève qui attendait la punition, résigné. Et finalement, dans les quelques secondes durant lesquels le silence s’installa, la jeune femme se dit qu’elle le méritait sans aucun doute. Elle s’était imposée dans le bureau du professeur de la pire des façons et fusillé des copies qu’elle ne doutait pas d’être de qualité. Elle n’avait pas d’autres excuses que le classique J’ai pas fait exprès ou pire, le C’est pas moi. Alors lorsqu’il finit par se décider à lui décrocher un mot, elle releva un regard un peu craintif sur lui pour finir par sourire timidement aussi. Par pure imitation.

Elle prit sa main qui l’aida à se relever. « Je suppose que je vais devenir leur nouvelle héroïne, alors ... » Une trait d’humour hésitant alors qu’elle lissait machinalement son tee-shirt. Elle se sentait vraiment toute bête, une sensation qui n’était pourtant pas une habitude chez elle. Elle pouvait se retrouver dans des situations à priori embarrassantes, dire des choses un peu décalées, ce n’était pas pour cette raison que la jeune femme se sentait aussi mal à l’aise que maintenant.

« D’accord. » Dit-elle alors qu’il annonçait chercher de quoi faire disparaître ses bêtises. « Ok, deux cafés, c’est bien ... » Et elle le regarda, quitter la pièce avant de soupirer en se passant ses mains sur son visage « Ou de l’arsenic. C’est bien aussi, l’arsenic ... »

Mais il faisait tout de même l’effort de prendre les devants pour réparer ses catastrophes. C’était plutôt cool de sa part. Carrément sympa, en fait et du coup, peut-être un peu inquiétant, au vu de l’attitude qu’il avait eu avec elle jusqu’à présent. Mais ça l’empêcha tout de même de profiter de son absence pour disparaître en lousdé, se disant que c’était peut-être l’occasion qu’elle avait fui jusqu’à présent. C’était peut-être le moment de faire un peu plus connaissance, mais rien que l’idée d’aborder le sujet de leur relation l’angoissait déjà. C’était plutôt délicat, à vrai dire. Comment faire pour ne pas donner l’impression de l’accuser de quoi que ce soit ? D’arrêter d’avoir l’air d’une gamine empotée ? Pour éviter d’envenimer un peu plus la situation ? Elle ne savait même pas pourquoi il se montrait si distant avec elle. Aurait-elle fait quelque chose de mal ? Etait-elle en train de faire quelque chose de mal ?

Ces doigts qu’elle se tordait dans tous les sens souffrait sérieusement de ces questionnements alors que son esprit lui, commençait déjà à décrocher. Irrémédiablement attirée par les étagères, celles-ci s’avérèrent être une vraie mine d’or d’étonnement et d’amusement. Elle prit quelques objets entre ses doigts, cherchant leur utilité, leur truc, ne les comprenant pas toujours, certain lui étaient pourtant familiers, souvenir d’enfant. Ils avaient au moins le mérite de lui coller un sourire sur ses lèvres.

Elle activait le pagne de la petite danseuse hawaïenne du bout du doigt lorsque le professeur revint avec les outils nécessaires pour un face à face improvisé. Il fallait se lancer.

« C’est rigolo, tous ces trucs … J’ai une petite collection de babioles indiennes dans ma chambre. Des figurines de divinité, des trucs comme ça. J’trouve ça jolie, aussi. Mais, c’est sans doute moins fun que ça ... »
Sa voix, un peu empressée au début, avait fini dans un chuchotement vacillant. Elle trouvait sa tentative de créer un premier lien assez nullissime. Elle soupira. Encore.

« Écoute Ethan, je sais que ca ne passe pas entre nous ... Ce n’est rien ! » S’empressa-t-elle d’ajouter en levant la main pour éviter toute éventuelle protestation. « Je suppose qu’avec le monde qu’il y a à l’institut, c’est … Disons statistiquement normal ? » Elle prit machinalement éponges et sceau des mains du professeur. « Mais tu sais … J’peux être sympa comme fille ... Promis ! » Dit-elle en levant une main solennelle. « Si on fait abstraction de ma maladresse, on peut sans doute arriver à trouver un terrain d’entente, non ? »

Elle ne demandait pas à devenir meilleur potes de tout l’univers. De toute façon, très peu de personnes pouvaient se vanter d’avoir été aussi proche de la jeune femme pour être qualifié ainsi. Elle ne demandait même pas une explication au pourquoi du comment. Il s’agissait juste que ce froid qu’il y avait entre eux cesse et qu’ils puissent avoir une relation un peu plus détendue et saine. .
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Ethan McMillan
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MessageSujet: Re: Misunderstanding (ft. Ethan) Misunderstanding (ft. Ethan) EmptyMer 13 Mar - 22:23



Misunderstanding


C'était fou. Pénélope avait beau le faire rire, elle avait beau être un véritable soleil, synonyme de sa propre lumière, elle avait beau apporter la joie de vivre dans son sillage, c'était comme s'il y avait un blocage quand il apercevait son visage, comme si son corps, d'un coup d'instinct, l'empêchait de réagir logiquement, posément face à elle.

Pénélope était la triste victime de quelque chose que lui-même ne pouvait plus comprendre et qu'il ne savait pas désamorcer. Les temps d'arrêt, les élans brefs et surfaits d'un cœur rendu fou par l'absence, un corps voué à l'absence, toutes ces choses oubliées stoppaient Ethan dans ses désirs de sociabilisation, et avant aujourd'hui, il avait toujours fui ces étranges impressions qui le prenaient à chaque fois qu'il avait le malheur de la croiser.

Aujourd'hui, toutefois, était différent. Le stress qu'il avait capté dans le joli regard de la jeune femme l'avait fait se sentir coupable et l'avait poussé à tenter, ne serait-ce qu'une fois, à dépasser cette frontière invisible qui semblait s'être tissée entre eux dès le premier regard. Deux cafés pour lier des vies, deux cafés pour passer outre les non-dits.

La machine lui sembla prendre une éternité à délivrer le précieux breuvage et lorsqu'il revint dans la pièce, Pénélope était occupée à faire remuer la danseuse hawaïenne. Un sourire se greffa sur ses lèvres alors qu'il surmontait un dernier temps d'arrêt.

« Et celui-ci, vous ne le renversez pas. »


Ethan lui adressa un clin d’œil tandis qu'il s'empressait de récupérer le nécessaire pour réparer les dégâts.

« C’est rigolo, tous ces trucs … J’ai une petite collection de babioles indiennes dans ma chambre. Des figurines de divinité, des trucs comme ça. J’trouve ça jolie, aussi. Mais, c’est sans doute moins fun que ça ... »

-Je ne savais pas que ce genre de choses vous plaisaient.

À vrai dire, il ne savait pas grand chose de la jeune femme qui se tenait présentement dans son bureau. C'était tout juste s'il savait son nom, au delà de ce trouble incompréhensible qui s'emparait de lui à chaque fois qu'il avait le malheur de croiser sa route. Aujourd'hui, l'heure était peut être venue de passer outre, outre le formidable temps d'arrêt qui figeait jusqu'à son cœur dans sa poitrine. Alors qu'il se remettait tout juste de la dernière tentative de son corps pour le stupéfier, il poursuivit.

« Si vous parlez d'Inde... continuez sur l'étagère de gauche et baissez le bras gauche de Ganesh. Il se mettra à danser. Et accessoirement à réciter une prière. Je n'y comprends rien, mais c'est censé aider à la réalisation des souhaits. Logique, lorsqu'on sait qui il est. »


Il indiqua ensuite une statuette de lion, plus à droite.

« Et si vous parlez des peuples amérindiens... Apparemment, mon animal totem est le lion. Si ça vous intéresse, la statuette est creuse et vous avez l'explication à l'intérieur. »

C'était amusant, de se découvrir un point commun avec cette femme qu'il avait cherché à fuir depuis le tout début. C'était amusant, et en même temps, ça avait quelque chose de dramatique, de se dire qu'on avait refusé d'apprendre à connaître quelqu'un simplement suite à une impression. D'une voix hésitante, rendue presque timide par les émotions qui le traversaient à chaque fois qu'il la voyait, Ethan ajouta.

« Je serais ravi de découvrir votre collect-... »

Il n'eut cependant pas le temps de terminer sa phrase que sa jeune interlocutrice reprenait la parole. Son ton, sans doute, avait été trop bas et hésitant pour être entendu.

« Écoute Ethan, je sais que ça ne passe pas entre nous ... Ce n’est rien ! » 

Visiblement, elle-même vivait mal ces reculs qu'il avait envers elle. Ça lui coûtait, de s'avouer qu'il causait du tort à la jeune femme, et dans un autre réflexe incompréhensible, son cœur se serra. Il soupira et s'apprêta à répliquer, mais n'en eut jamais le temps. Lancée dans un monologue angoissé, Pénélope mit des mots sur ses peurs et ses hésitations.

Un temps, Ethan resta muet. Les émotions, les pensées, tout se bousculait de façon contradictoire en lui sans qu'il ne sache qui écouter. Une part de lui, non négligeable, paniquée à l'idée de ne pas contrôler ses ressentis, lui hurlait de fuir au loin. Une autre part de lui, plus rationnelle, lui dictait de cesser cette mascarade et de ne donner rien qu'une chance à la blondinette qui avait eu le courage de mettre les points sur les i.

Le lion, symbole de courage... ? À croire que son courage à lui avait des allures de neige au soleil, dans certaines occasions.

Le professeur poussa un soupir avant de regagner son siège, indiquant au passage à Pénélope de s'asseoir face à lui.

Il prit un temps pour dévisager Pénélope, puis se permit une longue inspiration.

« Pénélope... »

Commença-t-il. Un instant, il hésita entre la vouvoyer et la tutoyer puis décida de se calquer sur le rythme de la surveillante. Tutoiement, donc.

« Le soucis ne vient pas de toi. »

Silence.

« C'est... plus compliqué. Et stupide. Et j'en suis désolé. »

Autre silence. C'était difficile, de mettre des mots sur ce torrent d'émotions qui le frappait trop violemment pour qu'il puisse en saisir ne serait-ce que l'essence.

« C'est idiot. Et sans doute un peu lâche. »

Ethan se laissa le temps de trouver les mots avant de poursuivre.

« Quand... Je te vois, c'est... étrange. C'est comme si mon corps... réagissait à ta présence. C'est... violent. C'est dérangeant. Je suis terrassé par un tas de choses sans logique et... je suppose qu'il est plus simple de les éviter. Et pour les éviter, le plus simple est de ne pas te croiser. Tout en limitant les interactions. Désolé. »

Il se sentait stupide, mais peut-être qu'aujourd'hui serait différent. Peut-être qu'ils parviendraient à dépasser tout ça.

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Pénélope Reed
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MessageSujet: Re: Misunderstanding (ft. Ethan) Misunderstanding (ft. Ethan) EmptySam 16 Mar - 17:19
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Ethan & Penny
Pénélope se mit presque au garde-à-vous lorsque le professeur rentra de nouveau dans la pièce et prit délicatement le café qu’il lui ramenait si gentiment.

« Je ne te garantis rien … » Répondit-elle sans trop savoir elle-même si c’était de l’humour ou pas. Elle se promit que si cette tasse-là devait connaître le même destin que la première, elle essaierait de le faire au même endroit. Histoire de ne pas saloper le bureau d’Ethan dans tous ses recoins.

« J’ai une fâcheuse tendance à aimer tout ce qui peut prendre la poussière… »

Elle faisait la morale aux élèves qui ne rangeaient pas leur chambre, mais la sienne n’était pas un exemple à donner. Il faut dire qu’elle en avait ramené des trucs de ses différents voyages. Et encore, elle n’avait pas réussi à tout récupérer en revenant à l’Institut. Mais ça restait une accumulation d’objets exotiques dans une chambre, certes pas spécialement petite, mais sans doute trop pour contenir les souvenirs que la jeune femme souhaitait conserver.

Sur les conseils d’Ethan, elle suivit le trajet qu’il lui indiquait et tomba sur la tête du dieu à la tête d’éléphant. Elle ne put résister à actionner le mécanisme de la statuette qui commença à se dandiner, perdant par la même occasion toute l’élégance que pouvait dégager le dieu. Ce qui la fit sourire. Un son mécanique en sortie que la jeune femme écouta avant de réactionner le bras pour écouter de nouveau.

« C’est un mantra. Ça dit Om Gam Ganapataye namaha. Il y a certaine forme de yoga qui les utilise dans leur pratique … »

La jeune femme avait reconnu le mantra qui était associé au dieu Ganesh pour l’avoir elle-même répété plusieurs fois. Incorporer des chants dans sa pratique n’était pourtant pas ce qu’elle préférait. Mais ça pouvait parfois l’aider à se concentrer. En attendant, elle suivit la deuxième indication qui l’amena devant la statuette d’un lion.

« C’est plutôt classe comme animal totem … » Elle posa – très - délicatement sa tasse de café et prit l’objet dans les mains pour l’ouvrir. « Force et courage, protecteur et dominant, symbole de colère et de conflit intérieur. » Et sans un mot, elle remit l’objet en place avant de se tourner vers Ethan. « Dis donc … Ce n’est donc pas qu’une force tranquille. » Du coup, ça avait quelque chose d’autant plus angoissant pour ce qui allait suivre et qui devait sortir. Parce qu’à toutes ces choses là, les croyances un peu bizarres, Pénélope avait tendance à y croire. Alors cette lecture avait comme pressée les choses et Pénélope creva l’abcès.

La non-réaction du professeur donna l’impression à la surveillante de se rapetisser au fur et à mesure, dans ce bureau qui semblait s’agrandir de manière angoissante. Alors l’invitation à venir s’asseoir fut plus que la bienvenue, les fesses au bord du siège, comme prête à détaler comme une gazelle face au roi de la savane. Les difficultés que semblaient éprouver Ethan à s’expliquer lui donnaient l’impression que sa présence était dérangeant malgré le fait qu’il lui assurait que le problème ne venait pas d’elle. La jeune femme ne comprenait pas. Elle tentait de cerner un message silencieux, un indice, un mot clé dans ce que cet homme visiblement torturé tentait d’expliquer. Elle gardait le silence, lui laissant le temps de chercher les mots qui ne semblaient pas vouloir sortir. Et il parvint à aligner plus de deux phrases.

Alors Pénélope fronça les sourcils, papillonna des cils, son regard se perdit quelques instants au travers de la fenêtre, revint sur Ethan, souleva des sourcils perplexes… Visiblement, ça cogitait dur. Jusqu’à ce que ces joues rosissent un peu et que ses lèvres s’étirent, retenant un rire qui finit par exploser. Par ce rire, elle laissa échapper son soulagement ponctué d’un « Je pensais que tu me détestais ! ». Elle resta là, quelques secondes, affalée sur son siège avant de se reprendre, prenant conscience que sa réaction n’était sans doute pas indiquée après une telle confession.

« D’accord … » Elle se rassit correctement sur la chaise, marquant une pause pour réfléchir aux mots qu’elle allait pouvoir utiliser. Parce que si la cause avait changé, la situation restait délicate. « J’ai bien vu que ce que tu viens de me dire a été compliqué à dire. Alors … Je te remercie pour ça, pour cet effort que rien ne t’obligeait à faire. » Elle ne lui avait pas demandé d’explication. C’était lui qui avait cru bon de lui en donner. « J’ai aussi bien conscience que nous sommes deux adultes. Alors pardonne-moi si je te donne l’impression de m’adresser à toi comme à un ado de quinze ans. » Elle tâtait le terrain et le préparait. Elle repoussait sans doute aussi un peu l’échéance. « Bien … Le ressenti que j’ai en t’écoutant… Et peut-être que je me trompe. Si c’est le cas … Disons que ce qui se passe dans le bureau du prof de chimie reste dans le bureau du prof de chimie » Un léger rire un peu nerveux se fit entendre avant que la jeune femme reprenne son sérieux. « Bref … Ce que je comprends et encore une fois, je peux me tromper … » Elle tournait autour du pot, ne sachant pas trop comment s’en sortir. Elle dut prendre une inspiration pour continuer. « Enfin, Ethan … Ça donne quand même la vague impression des symptômes d’une …. Comment dire …. Attirance physique ? »

Ses sensations physiques en sa présence, ses impressions qu’il semblait éprouver sans pouvoir contrôler et qu’il n’arrivait pas à expliquer ressemblait quand même étrangement à une certaine excitation, des premiers émois qu’un jeune garçon pourrait éprouver. A force de voir les hormones en folies de certains adolescents de l’Institut, son jugement en était peut-être altéré. Mais cela n’empêchait que c’était la première conclusion à laquelle elle arrivait. En revanche, quelque chose la chiffonnait, quand même. La visible incompréhension d’Ethan face à ça.

« Alors, ca non plus, ce n’est pas grave … » Dit-elle en haussant les épaules avec un sourire rassurant. « Mais ce qui m’étonne tout de même … C’est qu’à ton âge, Ethan, tu devrais en prendre conscience tout seul, non ? »
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